Abattoir 5


Kurt Vonnegut a commencé sa carrière d'écrivain en publiant divers romans de science-fiction, genre qu'il abandonna en partie lorsqu'il écrivit en 1966 Slaughterhouse Five. Comment définit-il ce roman ?

Slaughterhouse-Five or the children's crusade a duty-dance with death by Kurt Vonnegut a fourth-generation german-american now living in easy circumstances on Cape cod (and smoking too much), who, as an American Infantry Scout hors de combat, as a prisoner of war, witnessed the fire -bombing of Dresden, Germany, "the Florence of the Elbe," a long time ago, and survived to tell the tale. This is a novel somewhat in the telegraphic schizophrenic manner of tales of the planet Trafalmadore, where the flying saucers come from. Peace.

Telle est la page de titre du roman. A elle seule elle exprime le projet d'écriture de l'auteur : le récit autobiographique de sa présence lors de la destruction de Dresde par l'aviation alliée et son impossibilité foncière. Ici se trouvent mêlés tant l'humour caractéristique de Kurt Vonnegut que le refus manifeste d'une narration classique.

Pour pouvoir raconter l'indicible et insoutenable horreur de la guerre dont il fut témoin, l'auteur va se mettre à raconter comment il a écrit son livre pour traiter ce sujet. Au terme de ces manœuvres dilatoires il se met alors à raconter les aventures de Billy Pilgrim. Ce dernier, double transparent de l'auteur, va pouvoir vivre sa tranquille vie de famille, se retrouver jeune soldat à Dresde et être enlevé par des extraterrestres.

L'impossibilité de rendre par écrit le souvenir amène et force les aventures picaresques de Billy Pilgrim. Le roman ne présente pas une réalité perturbée, mais une superposition de réalités. Le souvenir, le délire métaphorique, la souffrance issue du récit autobiographique forment un ensemble composite qui renvoie dos à dos la vérité historique et la fiction. Le temps n'existe plus, tous les délires deviennent possibles :

Listen : Billy Pilgrim has come unstuck in time. Billy has gone to sleep a senile widower and awakened on his wedding day. He has walked through a door in 1955 and come out another one in 1941. He has gone back through that door to find himself in 1963. He has seen his birth and death many times, he says, and pays random visits to all the events in between.


Le jeu du souvenir impose un jeu romanesque, une destruction cathartique de la diégèse. Bien sûr cela force le lecteur de bonne volonté à tenter ce que l'auteur, l'homme, ne peut faire : reconstruire le sentiment ressenti face à l'indicible, comprendre le désarroi de celui qui a connu l'horreur.

Ce roman est celui de l'empathie faite écriture.