Nirvana


Si vous ne l'avez pas vu, je sais ce que vous devez penser. "Quoi! De quoi nous parle-t-il donc? Un film avec ce [juron favori] de Christophe Lambert!"

nirvana

Oui. Et un sacré bon film de science-fiction en plus. Et un superbe morceau de cinéma authentiquement cyberpunk, vous savez, les films dont vous rêvez où la technologie ne servirait pas seulement aux effets spéciaux de la bande annonce, mais surtout à faire avancer l'histoire. Et une belle histoire.

C'est dire si ce film est rare et s'il mérite, malgré ses défauts, que l'on s'arrête quelques instants dessus.

Quelques jours avant Noël, Jimi doit livrer à une mégacorporation, l'Okosama Starr son dernier jeu vidéo, Nirvana. Depuis que sa compagne, Lisa, l'a quitté, Jimi est incapable de réellement terminer ce travail, il est en panne d'inspiration.

De plus, Solo, le héros du jeu, semble avoir acquis conscience de lui-même et de sa condition de créature virtuelle... D'où une succession de scènes assez brillantes où Solo subit, contraint et forcé, les multiples morts et autres répétitions de situations qui sont le commun de toutes les Lara Croft de part le monde!

Jusqu'à ce qu'il demande à son créateur/démiurge de le délivrer de cet enfer, de l'effacer, de le tuer.

Jimi va accepter. Il ira récupérer la copie de travail déposée chez l'Okosama Starr, même si pour cela il va devoir s'enfoncer dans les bas-fonds d'une ville gigantesque, et s'immerger progressivement dans les affres du virtuel.

Je préfère vous laisser la surprise de découvrir l'époustoufflante gallerie de personnages qui vont croiser sa route et partager ses (mes)aventures...

Pour vous convaincre, si cela était encore nécessaire, de l'urgence de découvrir ce film:
• Les images virtuelles sont superbes. Filmées en n&b puis colorisées (un effet similaire est utilisé par la série VR5);
L'immersion dans les univers virtuels lors de l'inéluctable séance de piratage des fichiers de l'Okosama Starr est visuellement stupéfiante... Les décors sont en trompe-l'oeil, très proches de Magritte par certains aspects;
• En cela le film est parfaitement cohérent. En effet un motif récurrent va être celui de la vue. Revoir l'être aimé, voir les couleurs, voir le réel sont les mêmes choses. En fait on a l'impression qu'à force de mieux voir, de voir plus, l'homme de ce futur a perdu de vue (désolé pour le nécessaire, et mauvais, jeu de mots) l'importance de sa propre existence et de ce qu'il implique. Jimi va apprendre cette leçon à la dure. Si cela vous semble affreusement naïf et sentimental, sortez d'ici, vous n'êtes guère plus qu'un misérable Cylon!
• La prise de conscience de Solo n'est pas gratuite. Elle fait sens aussi bien dans le parcours intérieur de son créateur qui dans l'esthétique, très sombre du film;
• La fin est, à mon sens, parfaite. Ne comptez pas sur moi pour en dire plus...